mardi 22 octobre 2013

L’hagiographie épiscopale en prose de Venance Fortunat





Après le dossier de saint Léger, qui est maintenant sous presse, les travaux réguliers du groupe HagHis concernent l'hagiographie épiscopale en prose de Venance Fortunat.

Originaire des environs de Trévise, formé à Ravenne, Venance Fortunat quitte l’Italie au milieu des années 560 pour gagner la Gaule mérovingienne où ses qualités littéraires le font vite remarquer de la famille royale et des cercles aristocratiques. Il en vient ainsi à composer un grand nombre d’œuvres poétiques de circonstance, et se lie avec les meilleurs esprits de son temps, à commencer par Grégoire de Tours. Il accède à la charge d’évêque de Poitiers où il meurt au tournant des VIe-VIIe siècles.

L’œuvre poétique de Fortunat a été remarquablement éditée et traduite en français par Marc Reydellet (Paris : Les Belles Lettres, 3 vol., 1994-2004) et Solange Quesnel (pour la Vie de saint Martin : ibid., 1996). Son œuvre en prose reste cependant un peu moins connue. C’est la raison pour laquelle l’atelier HagHis a entrepris une traduction des Vies d’évêques composées par Fortunat : les Vies de saint Germain de Paris, de saint Hilaire de Poitiers, de saint Aubin d’Angers, de saint Paterne d’Avranches, de saint Marcel de Paris et de Saint Seurin de Bordeaux. Tous ces textes ont été édités dans deux séries de la collection des Monumenta Germaniae Historica : par Bruno Krusch dans les  Auctores Antiquissimi (t. IV-2, Berlin, 1885 pour les Vies d’Hilaire, Germain, Aubin, Paterne et Marcel) puis dans les Scriptores rerum Germanicarum (t. VII, Hanovre, 1920) par le même Bruno Krusch (pour la Vie de saint Germain) et son disciple Wilhelm Levison (pour celle de saint Seurin).

Dès 1885, Bruno Krusch avait écarté à bon droit un certain nombre de biographies épiscopales qu’une tradition trop généreuse avait attribuées à Fortunat : les Vies des saints Amans de Rodez, Lubin de Chartres, Maurille d’Angers, des martyrs Denis, Rustique et Éleuthère de Paris et de Remi de Reims (que beaucoup considèrent comme perdue). La recherche récente se montre en revanche moins catégorique que Bruno Krusch qui rejetait l’attribution à Fortunat d’une Vie en prose de saint Médard de Noyon. C’est un point que nous serons donc amener à préciser. Il entre enfin dans les intentions du groupe de proposer un commentaire historique qui pourra profiter de la publication désormais imminente de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, t. IV, La Gaule chrétienne (314-614), sous la direction de Luce Pietri et Marc Heijmans.

Bibliographie récente : Simon Coates, « Venantius Fortunatus and the image of episcopal authority in Late Antiquity and Early Merovingian Gaul », English historical Review, 2000, p. 1109-1137 ; Martin Heinzelmann, « L’hagiographie mérovingienne : panorama des documents potentiels », dans L’hagiographie mérovingienne à travers ses réécritures, dir. Monique Goullet, Martin Heinzelmann et Christine Veyrard-Cosme, Ostfildern, 2010 (Beihefte der Francia, 71), p. 27-82 (spéc. p. 62-64).

Participants réguliers : Gordon Blennemann, Hélène Caillaud, Bruno Dumézil, Cécile Gomez, Monique Hincker, Monique Janoir, Sylvie Joye, Klaus Krönert, Sylvie Labarre, Charles Mériaux, Nathalie Verpeaux, Anne Wagner.

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